Malette ULIS

Cet article est le fruit de nombreuses observations et témoignages  de pratiques de classe que l’équipe ASH souhaite porter à votre connaissance pour construire des repères communs dans lorganisation des dispositifs ULIS. A ce moment de l’année où chacun prépare la prochaine rentrée avec ses équipes d’école ou d’établissement, c’est l’occasion de partager avec vous des outils ou des pistes qui faciliteront une évolution vers des dispositifs de plus en plus inclusifs et porteurs de sens pour tous.

Fonctionnement général

Que disent les textes ?

« Les élèves bénéficiant de l’Ulis participent aux activités organisées pour tous les élèves dans le cadre du projet d’école ou d’établissement.
Les élèves bénéficiant de l’Ulis sont des élèves à part entière de l’établissement scolaire, leur classe de référence est la classe ou la division correspondant approximativement à leur classe l’âge, conformément à leur projet personnalisé de scolarisation (PPS). Ils bénéficient de temps de regroupement autant que de besoin. »
Circulaire n° 2015129 du 2182015

Quelle mise en œuvre ?

– Le fonctionnement général du dispositif ULIS s’inscrit dans une organisation globale d’établissement en adéquation avec les projets mis en œuvre par l’équipe éducative.
Un incontournable :
Les élèves bénéficiant du dispositif ULIS participent aux apprentissages dans leur classe de référence autant que possible et rejoignent le dispositif autant que nécessaire.

Quelques repères :

Chaque élève est inscrit administrativement dans une classe de référence qui correspond à sa classe d’âge. On pourra envisager un décalage d’une année scolaire (N1) selon les compétences sociales de l’élève.

Les élèves, en dehors des temps de regroupement, suivent les apprentissages dans leur classe de référence uniquement. Il est important de permettre à ces élèves de construire leur appartenance à un groupe classe. Des modalités d’organisation telles que les classes multiniveaux, les temps de décloisonnement, les projets multiclasses pourront faciliter la différenciation pédagogique indispensable à ces élèves.

Pour chaque élève un projet pédagogique individualisé (PPI) reprend, dans un document écrit, les choix pédagogiques et les modalités retenues pour mettre en œuvre le PPS. Il
reprend les éléments utiles à la scolarité de l’élève en lien avec les besoins des élèves, des adaptations (temporelles, spatiales, pédagogiques…).
La participation de l’élève doit se faire autant que possible avec les élèves de la classe de référence afin de faciliter le sentiment d’appartenance au groupe et de travailler à des objectifs sociaux. Les élèves peuvent participer par exemple :
          o aux temps de rituels dans le premier degré (accueil, appel, cantine, date, présentation de la journée…)

          o aux temps de vie scolaire dans le second degré (heure de vie de classe, permanence, pause méridienne, récréation, passage de cantine…)

–  L’élève bénéficiant du dispositif, inscrit dans sa classe de référence, participe aux sorties, voyages et projets de sa classe de référence. L’appartenance au dispositif ne peut être un argument de nonparticipation sauf en cas de nonadéquation du projet avec les recommandations du PPS.

La photo de classe est un moment symbolique qui marque l’appartenance à un groupe. Dans cet objectif, il parait important que les élèves bénéficiant du dispositif soient photographiés avec les camarades de leur classe de référence. Il est toujours possible de faire une seconde photo qui rassemble les élèves qui se croisent sur les temps de regroupement du dispositif.

Organiser les inclusions

Que disent les textes ?

« Le projet d’école ou d’établissement prend en compte et favorise le fonctionnement inclusif de l’Ulis. »
Circulaire n° 2015129 du 2182015

Quelle mise en œuvre ?

Au regard des troubles et retards d’apprentissage dans lesquels sont inscrits les élèves bénéficiant des dispositifs ULIS, il parait important de rappeler que l’inclusion se construit par des moments dans la classe de référence dont un des objectifs essentiel est l’inclusion sociale des élèves. (Ex : Avoir une posture d’élève, Écouter les autres, Maintenir son attention, Participer à un moment collectif, Prendre en compte les besoins d’autrui…)

Un incontournable :

Un emploi du temps personnalisé est construit pour chaque élève au regard de ses besoins et de ses capacités, explicités dans le projet dagogique individualisé de l’élève. Il tiendra compte des temps d’enseignement en classe de référence, des temps de regroupement et des prises en charge individuelles du jeune.

Pour les construire, on peut s’appuyer sur le logiciel fournit par l’ENT de l’établissement ou utiliser le document tableur en lien.

Quelques repères :

–  Pour faciliter la communication entre tous les acteurs impliqués dans la scolarité de l’élève, garantir la cohérence éducative et évaluer les progrès grâce aux regards croisés, il semble important de construire un outil qui peut suivre l’élève dans les différents espaces où il
travaille. L’AESH rattachée au dispositif est une ressource impliquée dans l’accompagnement des élèves. Elle pourra être un relais privilégié pour l’organisation de l’inclusion.

Pour faciliter la mise en place d’une différenciation dans les classes de références au bénéfice de tous, l’équipe éducative pourra s’appuyer sur :

          o la pédagogie de projet,

Pour Philippe Perrenoud, un apprentissage par projet :

est une entreprise collective gérée par le groupeclasse ;

s’oriente vers une production concrète (au sens large) ;

induit un ensemble de tâches dans lesquelles tous les élèves peuvent s’impliquer et jouer un rôle actif, qui peut varier en fonction de leurs moyens et intérêts ;

suscite l’apprentissage de savoirs et de savoirfaire de gestion de projet (décider, planifier, coordonner, etc.) ;

favorise en même temps des apprentissages identifiables (au moins après coup) figurant au programme d’une ou plusieurs disciplines.

PERRENOUD (Philippe), « Apprendre à l’école à travers des projets : pourquoi ? comment ? », université de Genève, 2002, en ligne :
www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1999/1999_17.html

         o une pédagogie qui part des supports pour définir des objectifs d’apprentissages ou des activités différenciés (Ex : à partir d’un texte commun on peut faire travailler certains sur un point de grammaire quand un autre se concentrera sur la compréhension du texte)

         o le travail de groupe en faisant varier :

–  la constitution des groupes (en taille, en niveau,…),

–  la répartition des responsabilités,

–  les finalités et les productions

CONNAC, Organiser la coopération entre élèves

         o le coenseignement est une intervention dans un même espacetemps, en direction des mêmes élèves, de deux adultes ayant une mission d’enseignement. Elle peut intervenir à plusieurs niveaux de  la mise en œuvre pédagogique : préparation, observation, animation, évaluation, … et peut revêtir plusieurs formes dans la classe. Elle est un facteur de différenciation efficace et non stigmatisant.